Envie de transformer un simple meuble en bois en une véritable œuvre d’art ? La dorure sur bois n’est pas seulement une technique de décoration, c’est une tradition ancienne qui apporte une touche de noblesse à tout ce qu’elle touche. Que vous soyez un bricoleur averti ou simplement curieux de découvrir comment ajouter un éclat doré à vos projets, cet article vous guidera à travers les secrets de cet art spectaculaire.
Dorure sur bois : origine et histoire de cet art ancestral
La dorure sur bois, une pratique aussi ancienne que l’humanité elle-même, a toujours été synonyme de luxe et d’élégance. Dès l’Antiquité, les égyptiens ornaient leurs sarcophages et leurs temples avec des feuilles d’or, cherchant à capturer un fragment de l’éternité. À travers les âges, cette technique s’est affinée, atteignant son apogée durant la Renaissance où les artisans européens l’ont élevée au rang d’art majeur.
L’or, symbole de divinité et de pouvoir, était utilisé pour souligner la grandeur des édifices religieux et des demeures aristocratiques. Chaque feuille d’or appliquée était une promesse de beauté intemporelle et de prestige. De la splendide Chambre d’Ambre en Russie aux détails minutieux des cadres de tableaux des musées du monde entier, la dorure sur bois a marqué de son empreinte les œuvres les plus vénérées de notre patrimoine culturel.
Aujourd’hui, cet art ancestral continue de fasciner et d’inspirer. Par son riche passé et ses techniques diversifiées, la dorure sur bois reste une méthode privilégiée pour enrichir et valoriser les objets d’art et les éléments décoratifs modernes.
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Dorure sur bois : les techniques à connaître
Avant toute chose, il convient de préparer le bois pour qu’il accueille l’or avec grâce.
En réalité, le bois se comporte de manière assez capricieuse face aux changements d’humidité : il prend du volume quand l’air est humide et se rétrécit dès que l’air devient sec.
Il se distingue aussi par des motifs veineux plus ou moins marqués en fonction de l’essence utilisée. Si l’on décidait d’apposer une fine couche d’or sur le bois brut, cela accentuerait les motifs du bois, perturbant ainsi la perception des formes et allant à l’encontre de notre objectif initial : reproduire l’apparence de l’or véritable.
Les sages d’antan ont inventé un mélange, à étaler entre le bois et la délicate feuille d’or, pour dissimuler la rugosité de la surface et accompagner les caprices de l’humidité. Ce mélange magique renferme en son sein une poudre minérale délicate (de la craie réduite en fine poussière), une substance liante mystérieuse (de la colle fabriquée à partir de peau de lapin) et un liquide dissolvant (de l’eau). Depuis l’aube du XVIe siècle, la colle à base de peau de lapin a progressivement relégué la traditionnelle colle à base de peau de mouton.
Cet apprêt ancestral, baptisé du nom évocateur de “préparation”, est délicatement étalé à une température brûlante de 60°C, en superposant avec soin 10 à 12 couches épaisses. Une fois sa surface soigneusement polie et lissée (à l’aide de prêle ou de papier de verre très fin), elle est délicatement enduite de deux fines couches d’« assiette », également connue sous le nom de « bol d’Arménie ».
Après avoir achevé la pose de l’assiette, le doreur lustre délicatement la surface pour éviter que de minuscules résidus ne viennent ternir l’éclat des feuilles d’or. Autrefois, on utilisait couramment une peau de chien de mer (aujourd’hui une espèce protégée) pour réaliser cette tâche, d’où l’appellation pittoresque de « le chiennage ».
Ensuite, intervient l’étape de l’application des feuilles d’or. En raison de leur délicatesse, ces pièces ne peuvent être manipulées directement et reposent en désordre sur un coussin. Pour déplacer les feuilles, le doreur se sert du dos d’un couteau à dorer afin de les disposer une à une sur le coussin, puis il les caresse délicatement pour les aplatir, pratique appelée le « jonflage ».
Une fois que le support a perdu toute trace d’humidité, le doreur s’attelle à parfaire son œuvre en procédant au brunissage. Durant cette phase, l’or subit une transformation radicale en étant poli à l’aide d’une pierre d’agate, lui conférant ainsi un éclat remarquable. Elle apporte une touche de brillance qui contraste avec les zones restées ternes. Le brunissage n’est possible que si la dorure a été réalisée à l’aide d’une technique à base d’eau.
Ensuite, pour préserver et garder l’or, on utilise une technique appelée “matage” : on étale une fine couche de colle à base de peau de lapin. C’est la patine qui apporte la touche finale.
La dorure à l’eau
La dorure à l’eau, aussi appelée dorure à la détrempe, est considérée comme la méthode la plus traditionnelle et la plus raffinée de dorure sur bois. Elle nécessite une préparation minutieuse du support qui inclut l’application d’une assiette, une sorte de colle à base de craie et de colle animale, qui va fixer la feuille d’or.
Cette technique permet un fini extrêmement lisse et brillant, idéal pour les œuvres d’art et les éléments décoratifs de haute qualité. Le processus peut être long et nécessite une main experte, mais le résultat est souvent spectaculaire, offrant une finition qui capte la lumière et embellit l’objet de façon majestueuse.
La dorure à mixtion
La dorure à mixtion, moins complexe que la dorure à l’eau, utilise une colle spéciale qui reste collante pendant une période après son application, permettant ainsi une plus grande flexibilité lors de la pose de la feuille d’or.
Cette méthode est souvent privilégiée pour les projets nécessitant une finition dorée durable mais moins délicate, comme les cadres de miroirs ou les petits objets décoratifs. Elle est également plus adaptée aux débutants ou à ceux qui cherchent à obtenir de bons résultats en moins de temps.
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